L’exposition à Versailles « Fastes de cour et cérémonies royales » retrace l’histoire du costume de Cour en Europe et met ainsi en lumière l’influence majeure de la France dans ce domaine du milieu du XVIIe siècle au début du XIXe siècle.
Pour la première fois, plus de 200 œuvres (costumes, joyaux, iconographie) liées à des monarchies européennes prestigieuses sont ici rassemblées pour une exposition réalisée grâce au mécénat de Chanel.
Le costume de cour a connu son apogée sous Louis XIV. Mais a quasiment disparu de France après la Révolution. D’où sa rareté et la gageure qu’a représenté le montage de l’exposition aujourd’hui présentée à Versailles.
Dix ans de recherches ont été nécessaires pour rassembler cette collection, mais n’ont pas permis de retrouver traces des extravagantes toilettes de Marie-Antoinette conseillées par sa « ministre de la mode », Rose Bertin, ni des costumes trois pièces de Louis XIV.
L’usage était en effet de redistribuer les garde-robes aux officiers et dames d’atours, qui les transformaient et les usaient. Le peu qui subsistait, a été détruit pendant la Révolution française.
Le choix a donc été fait de présenter une galerie de portraits des souverains de France, juxtaposés aux vestiges des pays voisins, Angleterre, Allemagne, Suède, Danemark ou Russie. Car on ne peut ignorer le rôle prépondérant de l’étiquette française dans ce langage politique de l’habit.
Avec le costume de Cour se développe un véritable langage politique, dont la première fonction est de traduire visuelleme matériaux, des étoffes, des broderies, des dentelles, des passementeries et l’accumulation desnt la hiérarchie du pouvoir.
Louis XIV fut le premier souverain à donner un sens politique à l’habit. « Il fallait éblouir pour s’imposer », résume Karl Lagerfeld. « Éblouir le peuple était le meilleur moyen de le tenir à distance. Ce genre de vêtements créait des barrières quasiment infranchissables », ajoute le créateur. Europe1
Les costumes présentés dans l’exposition évoquent à la fois les circonstances extraordinaires fondatrices de la Monarchie, de la vie des monarques européens et de leurs courtisans, (sacre, couronnement et cérémonies d’Ordres royaux), mais également des circonstances prestigieuses qu’on retrouve dans toutes les cours comme les mariages.
Les tenues portées lors de ces événements se singularisent par leur soumission au formalisme de l’Étiquette de la Cour.
Ce sont le luxe des joyaux et des pierreries, qui font que les vêtements de cour s’adaptent à telle ou telle circonstance. Le costume s’impose ainsi comme une vitrine du commerce de luxe, dont il emploie les innovations techniques et esthétiques.
Avec la montée en puissance de la mode et le renouvellement accéléré des formes vestimentaires, le costume de cour évoluera vite.
Cependant, les nombreuses commandes royales européennes, passées à Paris, attestent du rayonnement de la France et de son influence majeure en matière de costume de cour et de mode à travers la qualité remarquable atteinte par les artisans parisiens.
Du 31 mars au 28 juin 2009 au château de Versailles
